Ô mon cher compagnon, lorsque je vois tes yeux
Dont la douce lumière enlumine mon âme,
Quand de ton plein d’amour très peu tu me réclames,
Je vois s’ouvrir en moi, avant terme, les cieux.
Quand je passe souvent par de mauvais moments
Qui me traquent sans fin comme une horrible meute,
Mais qui sont dissipés en un seul jappement,
Je reconnais en toi l’excellent thérapeute.
Pendant qu’à mes griefs mon prochain reste sourd
Mais toi, sur le côté, tu inclines la tête
Pour entendre ma voix comme un bel air de fête,
Je me sens retentir à cent lieues alentour !
Lorsque je fuis le monde, ou le monde me fuit,
Lorsque ma partenaire a pour nom Solitude,
Mais qu’en revanche, toi, où je vais tu me suis
Je me sens si peuplé de ta sollicitude !
Alors que je suis las, que plus rien ne m’émeut,
Que la Terre figée est devenue si plate,
Je me sens caressé d’un coussinet de patte
Qui relance mon cœur, et la Terre se meut !
Ô mon vrai compagnon dont les poils sont des rais,
Si tu pars avant moi, pour des missions nouvelles,
Attends-moi donc là-bas, car moi je t’attendrais
Patiemment pour fêter ta Journée éternelle.
R.B.