Essuie bien tes carreaux car il s’en vient, l’oiseau;
Il s’en vient! Il s’en vient ! Vibrant, à tire-d’aile;
Il s’en vient du lointain pour t’aimer de plus belle!
Pour se blottir tout près de ton bruissant roseau.
Ouvre bien ta fenêtre au vent du tourtereau
Qui se mue, tour à tour, en aigle et en colombe;
En amour bienheureux de plus en plus il tombe
Pour faire de ton cœur son nid et son terreau.
Entends un second cœur battre dans ta poitrine;
Sens sa plume tremper dans ton chaste encrier
Et dégager un air du temps des origines !
Vois-le jaillir d’un fond douillet et s’écrier :
Il s’en va, il s’en va, l’oiseau, tout feu tout flamme;
Il s’en va te chercher un bel épithalame !
R.B.