Écoutez, je suis Dieu, je sors de mon silence,
Pour vous dire l’ampleur de ma désillusion;
Vous m’avez peint selon votre propre vision
Et m’avez imprégné de votre pestilence.
Vous m’avez façonné à votre triste image
Et prêté des propos que je n’ai jamais dits,
Des signes, des malheurs que vous avez prédits
Et bien réalisés à grand renfort de rage !
Vous m’avez transféré vos courroux et vos cris,
Attribué vos maux, vos délirants écrits,
Affublé d’un esprit élitiste et raciste…
Vous avez, en mon nom, fait des horreurs sans nom
Au point où je ne sais s’il faudrait que j’existe
Ou que je tonne fort pour taire vos canons !
R.B.