À une infirmière

 

Ȏ toi ma bienfaitrice, ô ma chère infirmière,

Durant de très longs mois tu fus plus qu’une mère.

Tendrement, patiemment, tu m’as accompagné ;

Ta main m’a secouru, ranimé et soigné.

Mon corps était en panne, en route vers la mort,

Mais ton vaillant secours a rebroussé le sort.

Ton cœur m’a repêché du fond de l’asphyxie

Puis il m’a aéré de son souffle de vie.

Ton front luisant et pur, ton tablier d’albâtre,

Ont éclairé mon ombre et rallumé mon âtre.

Tu fus le seul remède aux douleurs, à l’ennui,

Le réveil du matin, la veilleuse des nuits,

La vigile assidue de ma médication,

Ma grâce hospitalière et ma bénédiction.

Tu m’as, par tes bons soins pressants à mon chevet,

Tiré du cauchemar, réappris à rêver.

Par ton geste et ta voix tu m’as réconforté;

Ton langage apaisant au grand jour m’a porté.

Je suis passé des soins intensifs aux soins doux

Et il a plu sur moi des rayons de redoux.

J’ai senti la chaleur de ta sainte présence

Jusqu’aux confins radieux de ma convalescence.

Ton métier m’a montré le fond de sa noblesse,

Mêlant la fermeté à la délicatesse.

C’est grâce à tes veillées, grâce à ton dévouement

Qu’aujourd’hui je contemple, en paix, le firmament

Où je projette, ému, des mercis par milliers,

Pour t’entendre répondre en un ton familier

Qu’il n’y a pas de quoi, que c’est ta vocation,

Que prendre soin d’autrui est ton choix, ta mission.

Je te dédie ces vers, ô très chère infirmière,

Toi mon ange gardien, témoin de mes prières.

Ȏ toi qui m’as sauvé, le moins que je souhaite :

Que tu sois couronnée, en ce jour, à ta fête.

 

R.B.

À une infirmière – L’Orient-Le Jour (lorientlejour.com)

 

 

 

 

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